Piloter, organiser, animer et diriger, ce sont là les 4 piliers du management, une démarche globale qui vise à diriger une organisation et à prendre des décisions stratégiques, que certains élèvent au rang d’art. Il est utile ici de signaler qu’il n’y a pas un management, mais des managements (management opérationnel, management stratégique…). Rappelons également que la pratique du management fait constamment face à de nouvelles contraintes, à la fois externes (nouvelles technologies, climat économique…) et internes (culture de l’entreprise, taille…). Le point sur le sujet avec Edouard Coencas.
Quelles sont les différentes fonctions du management ?
Edouard Coencas rappelle que le management remplit 4 fonctions principales, à savoir piloter, organiser, animer et diriger. Avant de rentrer un peu plus dans le détail, rappelons que le management des organisations a avant tout vocation à mettre en œuvre les moyens humains et matériels de l’organisation afin qu’elle atteigne ses objectifs. Explorons à présent les principales fonctions du management :
- Piloter : en gros, le pilotage consiste à fixer des objectifs atteignables et à contrôler les résultats. Cela passe par la mise en place d’une stratégie et, éventuellement, d’actions correctrices en cas de non-atteinte des objectifs visés ;
- Organiser : l’organisation consiste en la répartition et la coordination du travail des équipes de l’organisation, toujours dans le but d’atteindre les objectifs communs ;
- Animer : un manager est avant tout un meneur d’hommes, capable de mobiliser les troupes pour atteindre les objectifs fixés. Concrètement, il s’agit de mettre en place des actions de formation ou de motivation, des systèmes d’évaluation…
- Diriger : la prise de décision est l’une des prérogatives les plus importantes du manager, si ce n’est la plus importante.
Management stratégique VS Management opérationnel : quelles différences ?
Commençons par le management stratégique. Comme son nom l’indique, il consiste à prendre des décisions qui engagent l’organisation sur le long terme, ce qui induit une prise de risque en raison de l’incertitude de l’environnement sur une échelle de temps longue. Ce type de décision est généralement pris par le dirigeant de l’entreprise. Soulignons également qu’il s’agit de décisions peu redondantes et difficilement réversibles, en cela qu’elles engagent la pérennité même de l’organisation.
Pour sa part, le management opérationnel concerne surtout le fonctionnement quotidien de l’entreprise ou de l’organisation. D’où d’ailleurs son nom : « opérationnel ». Concrètement, il consiste à prendre des décisions opérationnelles, qui ont un impact souvent à court terme. Autre différence avec le management stratégique : les décisions sont prises par le personnel d’encadrement, et ont pour but d’appliquer la stratégie globale de l’organisation, tout en optimisant les ressources disponibles (humaines, financières, logistiques, commerciales…).
L’évaluation, une composante clef du management
Rien ne sert à mettre en place une stratégie et des mesures opérationnelles si l’on ne s’attelle pas à en mesurer les retombées. En effet, l’évaluation est une composante clef du management, car c’est elle qui permet de savoir si les objectifs tracés ont été atteint. Concrètement, le rôle d’un manager est de contrôler les résultats en permanence, en prenant en considération les attentes des différentes parties prenantes de l’organisation, et en apportant les mesures correctives qui s’imposent le cas échéant.
Évaluer l’efficacité du management : méthodes et niveaux de contrôle
Comment donc évaluer l’efficacité du management ? Pour Edouard Coencas, l’évaluation de l’efficacité du management est cruciale pour assurer le succès et la pérennité d’une organisation. Pour cela, il faut se baser sur l’analyse du degré de réalisation des objectifs, en fonction de critères d’évaluation préétablis. A ce rayon, on utilise généralement trois niveaux de contrôle, chacun jouant un rôle clé dans cette évaluation :
- Contrôle stratégique : ce niveau de contrôle s’adresse aux dirigeants de haut niveau et vise à évaluer la pertinence des stratégies adoptées et leur mise en œuvre. Il implique l’analyse des résultats globaux de l’entreprise, de leur évolution, ainsi que des structures et de l’organisation mises en place pour atteindre les objectifs principaux. Concrètement, le contrôle stratégique permet d’identifier les ajustements nécessaires pour assurer la performance et la croissance de l’organisation à long terme ;
- Contrôle de gestion : le contrôle de gestion est axé sur la maîtrise des aspects financiers et opérationnels de l’entreprise, facilitant ainsi le processus de prise de décision. Son objectif : en termes simples, garantir la maîtrise des processus de gestion de l’organisation. Pour cela, on peut s’appuyer sur divers outils, notamment les budgets, la comptabilité générale ou analytique de l’entreprise… Dès lors, il sera possible de mettre en place des tableaux de bord pour mieux piloter l’organisation et assurer un suivi régulier de ses performances ;
- Contrôle d’exécution : ce niveau de contrôle se concentre sur la vérification de la conformité des tâches réalisées par rapport à celles qui étaient planifiées, d’un point de vue opérationnel. Ce contrôle peut être effectué par la hiérarchie ou par les opérateurs eux-mêmes, et permet de s’assurer que les activités quotidiennes sont réalisées conformément aux objectifs fixés. In fine, cela permettra d’identifier et de corriger rapidement les éventuels problèmes à l’origine du manque d’efficacité.
Vous l’aurez donc compris, l’évaluation de l’efficacité du management implique une approche holistique, qui permet de mesurer la performance de l’organisation à différents niveaux et d’apporter les ajustements nécessaires pour assurer son succès et sa pérennité.
Outils et méthodes pour un management organisationnel efficace
Il est utile ici de signaler que les outils du management organisationnel se divisent en deux catégories principales : les outils techniques et les méthodes humaines. Ensemble, ils permettent d’améliorer l’efficacité et la coordination au sein de l’organisation. Explorons tout cela un peu plus en détail :
Outils techniques
Dans les grandes lignes, les outils techniques facilitent la communication, la collaboration et la gestion des tâches au sein de l’organisation. Parmi les outils les plus courants, citons notamment :
- Les logiciels de planification et de gestion de projet en ligne, qui permettent de coordonner, discuter et travailler de manière synchronisée sur des projets communs ;
- Les services de chat internes, favorisant les échanges et le travail collaboratif ;
- Les suites bureautiques en ligne, comme Google Drive, qui facilitent un travail collaboratif et simultané sur des documents partagés ;
- Les gestionnaires de mots de passe, qui centralisent et sécurisent l’accès aux différents comptes utilisés par les collaborateurs ;
- Les services de stockage de données professionnels, qui assurent la maintenance et la sauvegarde des informations sensibles de l’organisation.
Méthodes humaines
Tout l’intérêt de ce qui est communément appelé « méthodes humaines » est d’évaluer et d’améliorer l’efficacité du management et la qualité de la communication au sein de l’organisation. Entre autres méthodes, citons les diagnostics organisationnels, les diagnostics managériaux ou encore la formation continue des managers.